Comparativement à l’histoire du Golf de Gascogne, la presqu’île de Lège-Cap-Ferret est une flèche sableuse récente (3000 ans, tout est relatif…).
Un petit bout de terre coincé entre deux immenses étendues d’eau marine : le Bassin d’Arcachon à l’Est et l’Océan Atlantique à l’Ouest.

Cette situation géographique exceptionnelle offre de nombreuses possibilités en matière de loisirs sportifs. Les eaux du Bassin sont propices aux promenades nautiques (avec ou sans moteur, nous préférons sans !), à la plongée sous-marine autant qu’à la nage en eau libre. L’agitation océane favorise quant à elle la pratique du surf, du kite et de nombreuses autres formes de glisse (Paddle, Foil, Wing Foil…). Entre les deux, les espaces publics ont été aménagés de façon à préserver la forêt et à encourager la pratique du vélo. Un grand nombre de voies cyclables, distinctes de la route, permettent donc de rejoindre les quatre coins du secteur sans avoir à démarrer la voiture. Les sentiers littoraux et forestiers peuvent, pour la plupart, être empruntés à pieds comme à vélo. Ils parcourent les dunes et longent les longues étendues de prés salés. L’occasion de s’isoler du monde et de se familiariser avec l’environnement. Très peu de béton au Cap-Ferret, contrairement à ce qu’il est possible de trouver dans de nombreuses autres stations du Sud-Ouest ; mais de vastes étendues de sable, d’eau ou de forêt… qui font logiquement le bonheur d’une faune installée et épanouie.
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Côté océan, les plages, les dunes et la végétation maritime (oyat, euphorbe, lis et liseron, giroflée, panicaut…) sont exposées chaque jour aux vents et aux courants. Si ces derniers peuvent être assez contenus en période estivale, ils sont beaucoup plus puissants l’hiver. Les tempêtes et les grosses houles qui les accompagnent modifient considérablement la position des bancs de sable autant que le relief. Il arrive régulièrement que les dunes s’ouvrent ou reculent dans les terres. La végétation dunaire joue donc un rôle majeur dans la fixation du sable. Sans elle, la forêt et les habitations auraient probablement les pieds dans l’eau ou n’existeraient plus. C’est l’ONF qui a la charge de l’entretien et du respect de tous ces espaces littoraux sans lesquels aucun loisir ne serait ici permis.

La spécificité des plages du Sud-Ouest tient sans doute à l’existence des “baïnes” (“petits bassins” en occitan). Les puissants courants d’arrachement qui les caractérisent provoquent chaque année de nombreuses noyades. Il convient de connaître l’océan autant que ses propres capacités de façon à ne pas s’exposer à d’inutiles dangers. La lecture du plan d’eau, l’observation et l’analyse sont d’incontournables préalables à la baignade.

 

Une autre difficulté tient à la préservation de la qualité des eaux. Toutes les baignades testées sur le pourtour du Bassin d’Arcachon ont été qualifiées de bonne ou d’excellente qualité (données ARS et SIBA). C’est ce qui permet de se baigner l’été sans crainte. C’est surtout ce qui permet aux pêcheurs et aux ostréiculteurs (315 exploitations ostréicoles actives pour 500 cabanes) de maintenir leur activité et la qualité de leur production. Le Bassin d’Arcachon est encore aujourd’hui le premier centre naissain d’Europe. Pour la survie des professionnels et pour le plaisir de nos papilles, il doit évidemment le rester.
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Ici comme ailleurs, les sources et les formes de pollutions sont multiples (visuelle, sonore, atmosphérique et marine…). Pour les prévenir, certaines conduites sont donc plus nobles que d’autres ; pour limiter leurs effets, un répertoire d’actions et de réactions sont envisageables. Les 25 kms de plage sont chargés de micro-plastiques. Si cette réalité échappe à notre vision, il convient toutefois de composer avec elle. Sans doute cela serait-il plus évident si le sable n’était pas, chaque jour, mécaniquement nettoyé (tracteurs et cribleuses) ?! Alors de gros déchets côtoieraient les serviettes et provoqueraient sans doute un certain nombre de réactions. Pour s’en rendre compte, nous vous invitons à venir vous promener sur les plages
hors-saison. Le spectacle est parfois bien triste.

Nous constatons que l’utilisation d’engins à moteur (en-dehors du cadre réservé aux professionnels ; à commencer par les pêcheurs et les ostréiculteurs) crée de nombreux déséquilibres et, parfois, de terribles dégâts. Les eaux du Bassin d’Arcachon sont agitées par les véhicules de plaisance (bateaux, jet-skis…) ; les nuisances sonores que leur mise en route occasionne font fuir de nombreuses variétés d’espèces marines et portent atteinte à la biodiversité. Avec la surfréquentation estivale, le phénomène est le même sur terre. Les routes sont bouchées et les accidents beaucoup trop nombreux. Dans un espace aussi précieux et aussi contenu que l’est la presqu’île de Lège-Cap-Ferret, il convient à tout prix de
repenser notre mobilité.
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L’Ile aux Oiseaux, les dunes littorales ou les prés salés sont des zones protégées par différentes réglementations (RNN65, Natura 2000, ZNIEFF…) qu’il convient absolument de respecter. Cette brève présentation, non exhaustive, donne un petit aperçu des conduites raisonnables que nous entendons mener ensemble. Il n’est plus possible de se faire plaisir sans se soucier du reste. D’abord parce que nous sommes trop nombreux, ensuite parce que d’autres viendront après nous. La connaissance de l’histoire, de la géographie et de la géologie locale, de même que la découverte des principales caractéristiques de l’écosystème, nous offrent de nombreuses possibilités ET nous contraignent. La prise en compte de son environnement est indissociable de la pratique sportive de pleine nature. Nous entendons vous y accompagner, sur le chemin de l’épanouissement le plus complet.